Lors du dernier Conseil d’administration, le mandat de Tobias Bütow a été renouvelé pour 6 ans. En tant que binôme de direction, quel est le cap que vous fixez à l’OFAJ pour les six prochaines années ?

Anne : L’OFAJ vient de fêter ses 60 ans et pour nous, l’un des enjeux majeurs des prochaines années c’est non seulement de retrouver un niveau d’avant Covid – à savoir près de 200 000 participantes et participants à nos programmes par an – mais aussi de faire en sorte que l’expérience des échanges que nous proposons soit accessible au plus grand nombre. Cela permet aussi à la jeunesse de reprendre confiance alors que la pandémie a laissé des traces notables dans la jeunesse. Les deux dernières années ont été marquées par une forte reprise des échanges de jeunes dans tous les domaines d’activités de l’OFAJ. Nous souhaitons ainsi continuer sur cette voie en 2024 !

Tobias : La question du repli identitaire et de la montée des extrêmes dans nos pays constituera un axe de travail important, tout comme la lutte contre le réchauffement climatique – priorité absolue pour les jeunes en France et en Allemagne, comme en témoigne une étude que nous avons publiée. Les développements de l’intelligence artificielle et le rôle qu’elle peut jouer dans nos programmes nous occupera également.

Vous êtes à la tête d’une institution franco-allemande, qu’y-a-t-il de plus allemand chez Anne et de plus français chez Tobias ?

Anne : Ce qui a de plus de français chez Tobias ? Clairement son sens de l’humour et sa chaleur humaine.

Tobias : Quel compliment ! Quant à moi, je dirais que chez Anne et son côté allemand, c’est la rigueur dans ses propos. Sie nimmt kein Blatt vor den Mund, comme on dit en allemand, cela veut dire qu’elle ne mâche pas ses mots… et bien sûr ses enfants qui sont aussi allemands J

Une institution au service de la jeunesse. Qu’avez-vous envie de souhaiter à la jeunesse pour 2024 ?

Tobias : D’avoir confiance et de s’engager pour son avenir. Beaucoup le font déjà mais il est important pour nous que les jeunes soient au rendez-vous des élections européennes en juin prochain. L’OFAJ souhaite porter la voix des jeunes au niveau politique – il s’agit pour cela avant tout de rétablir la confiance dans les institutions démocratiques, les élections étant un moyen essentiel pour participer au vivre-ensemble démocratique et faire entendre ses propositions et attentes.

Anne : En ces temps marqués par les crises, les possibilités d’engagements des jeunes sont multiples et les jeunes nous disent qu’ils veulent être acteurs de leur avenir. C’est tout à fait compréhensible et souhaitable. Ainsi notre action en 2024 sera notamment axée sur la question de la participation des jeunes. L’OFAJ soutiendra des rencontres de jeunes en France, en Allemagne et en Europe pour réfléchir et forger l’avenir de l’Europe, le continent où ils vivront. C’est un objectif de l’OFAJ à plus long terme pour les prochaines années.

Dans la vidéo des vœux, vous parlez d’inclusion et de protection du climat. Pourriez-vous nous expliquer comment l’OFAJ va travailler sur ces deux axes ?

Anne : L’inclusion, nous l’avons dit plus haut, c’est permettre à toutes et tous de vivre une expérience d’échange à la fois inédite, formatrice et enrichissante. Pourtant le constat nous oblige à reconnaitre que certains freins à la mobilité sont difficiles à combattre.

Beaucoup de jeunes se sentent éloignés de la mobilité pour des raisons géographiques, économiques ou socioculturelles. Or une mobilité peut changer le cours d’une vie et offrir des nouvelles opportunités. L’OFAJ souhaite donc continuer à travailler pour combattre ces freins et pouvoir proposer des mobilités à tous les jeunes.

De plus, en encourageant, avec les nouvelles Directives, les rencontres hybrides grâce aux avancées technologies, nous voulons donner la possibilité d’accéder à un apprentissage interculturel. Cela favorisera l’adaptation au changement, la confiance en soi, l’ouverture d’esprit, le sens des relations interpersonnelles et la responsabilisation. Autant de compétences qui peuvent être valorisées dans un parcours personnel ou professionnel.

Tobias : La protection du climat est aussi un enjeu quotidien. Nos nouvelles Directives encouragent les mobilités douces et privilégient les voyages en train. Mais le sujet est bien évidemment beaucoup plus complexe que ça : c’est pour cela que nous œuvrerons cette année à l’élaboration d’une stratégie pour le climat et la protection de l’environnement propre à l’OFAJ – toujours en étroite coopération avec nos partenaires.

Nous nous réjouissons d’ailleurs de la réouverture de la ligne du train de nuit Paris-Berlin et attendons avec impatience la liaison directe en journée.

Nos efforts portent également sur la dématérialisation de nos décomptes, de nos outils et de nos ressources. Enfin l’outil Dekarbo permet de calculer et de comparer les émissions de CO2 générées par une rencontre franco-allemande de jeunes. De plus, les ressources pédagogiques aident à rendre les échanges internationaux de jeunes globalement plus écoresponsables.